Les mots « punition » et « discipline » sont parfois utilisés de façon interchangeable. Les gens font l’erreur de penser que les deux mots signifient la même chose. Cependant, il existe deux types de discipline : la discipline positive et la discipline négative (1).
Avec une discipline positive, vous apprenez à un enfant à corriger son comportement et à faire de meilleurs choix pour éviter les mauvais comportements.
La discipline négative est ce que nous appelons aussi la punition. La punition consiste à causer une certaine forme de souffrance à votre enfant en représailles de son mauvais comportement.
Cela ne veut pas dire que la discipline doit être entièrement positive pour votre enfant. Il peut toujours y avoir des conséquences négatives sur ses comportements. Mais ces conséquences négatives doivent être un moment d’apprentissage clair.
Examinons la question de la discipline par rapport à la punition afin de mieux comprendre ces concepts.
Quelle est la différence entre la discipline et la punition ?
Discipline et punition ne sont pas la même chose. La discipline consiste à apprendre à votre enfant les règles, comment faire les bons choix et comment son comportement a des conséquences. La punition consiste à faire souffrir votre enfant après qu’il ait fait un mauvais choix.
Qu’est-ce que la punition ?
La punition est une conséquence entièrement négative en réponse à l’action d’un enfant. Une punition peut mettre fin au comportement de l’enfant pour le moment, mais elle ne lui apprendra pas les compétences dont il a besoin pour faire de meilleurs choix à l’avenir.
Les problèmes liés aux punitions
La punition est, par nature, négative et peut être une source de confusion pour un enfant. Cela est particulièrement vrai si les paroles et les actes de l’éducateur ne concordent pas (2).
Prenons un exemple. Si vos enfants se sont livrés à une bagarre physique et que vous les séparez, que vous leur criez dessus pour s’être battus et que vous leur donnez la fessée à tous les deux, vous le ferez :
- Apprenez à votre enfant qu’il peut utiliser la violence physique contre lui, mais qu’il ne peut pas l’utiliser contre quelqu’un d’autre.
- Ne saisissez pas l’occasion d’apprendre à votre enfant comment résoudre un conflit sans recourir à la violence.
- Insinuez que votre enfant ne peut pas se contrôler et que vous devez prendre le contrôle de ses sentiments à son égard.
Je discute fréquemment de ce sujet avec des parents qui s’inquiètent de voir leur enfant ou leur jeune enfant les frapper ou frapper d’autres personnes. À cet âge, un tel comportement s’apprend par imitation. Je découvre souvent que les parents utilisent une technique de punition « taper sur la main ». Les parents ne se rendent pas compte que cette tactique, qui leur semble bénigne, est la raison pour laquelle leur enfant frappe.
Note de l’éditeur :
Dr. Leah Alexander, MD, FAAP
Si un enfant est frappé et/ou crié à chaque fois qu’il fait quelque chose de mal, il peut (3):
- Devenir craintif vis-à-vis de leur soignant.
- Choisir activement de poursuivre des comportements négatifs parce qu’ils pensent qu’ils vont de toute façon avoir des ennuis.
- Commencer à souffrir d’anxiété, car le moindre faux pas peut entraîner une punition.
- Commencer à se considérer comme une mauvaise personne, au lieu de se considérer comme une personne qui a fait de mauvais choix mais qui est quand même bonne.
- Intégrer et nourrir du ressentiment envers la personne qui les punit.
Qu’est-ce que la discipline ?
Lorsque vous pensez à la punition par rapport à la discipline, gardez la positivité à l’esprit.
La discipline est une façon intrinsèquement plus positive de traiter un enfant qui se conduit mal. Au lieu de punir un enfant pour avoir pris une mauvaise décision, la discipline lui apprend à faire le bon choix pour lui-même (5).
Quels sont les cinq types de discipline ?
Il existe cinq grands types de discipline (6). Vous ne devez pas vous contenter d’en choisir un et de vous y tenir, car certaines situations exigent une discipline plus stricte que d’autres.
Au lieu de cela, vous pouvez choisir entre les cinq types de discipline pour répondre à la situation spécifique.
1. Discipline fondée sur les limites
Utiliser une discipline basée sur les limites signifie établir un ensemble de règles. Elle donne ensuite à votre enfant le choix d’obéir aux règles ou d’en subir les conséquences.
Comment cela fonctionne-t-il dans le monde réel ? Vous avez peut-être un enfant qui refuse de nettoyer ses jouets. Pour y faire face, vous établissez une règle à laquelle votre enfant doit se conformer, et une conséquence s’il ne le fait pas.
Dans ce cas, vous pourriez dire : « Si tu ne nettoies pas tes jouets, tu ne peux pas regarder la télévision après le dîner ».
Cette règle établit un choix clair pour votre enfant. Il peut faire ce qu’on lui demande ou choisir de ne pas le faire. Mais s’il choisit de ne pas le faire, il y aura des conséquences.
2. Discipline positive
Certaines personnes considèrent que le recours à une discipline positive est « doux » ou qu’il faut laisser l’enfant prendre les devants. Cependant, vous obtenez parfois les meilleurs résultats en travaillant avec votre enfant et en l’orientant vers l’élaboration de ses propres solutions.
Imaginez encore que votre enfant vous dise qu’il ne veut pas ramasser ses jouets. Une approche disciplinaire positive pourrait consister à reconnaître qu’il ne veut pas faire le ménage. Vous diriez alors : « Je comprends vos sentiments, mais il n’est pas question de laisser leurs jouets par terre ».
À ce stade, vous demandez à votre enfant ce qu’il pense que vous pouvez faire tous les deux pour l’aider à ramasser ses jouets.
Ce n’est pas la même chose que de demander à votre enfant de ramasser ses jouets, de les lui faire refuser grossièrement, puis de le faire vous-même. Il s’agit de montrer à votre enfant que vous respectez ses sentiments sur la question, mais que les règles doivent être suivies, et qu’il doit donc trouver un moyen de les suivre.
3. Modification du comportement
La modification du comportement consiste à féliciter votre enfant et à renforcer son bon comportement tout en ignorant le mauvais.
Avec l’enfant qui ne veut pas ramasser les jouets, vous pouvez lui rappeler qu’il va au parc l’après-midi, mais seulement après avoir ramassé les jouets. Si votre enfant décide ensuite de faire le ménage, il reçoit des félicitations pour l’avoir fait et peut se rendre régulièrement au parc.
S’il réagit par un comportement négatif ou refuse de le faire, vous ignorez ce comportement et il n’ira pas au parc.
4. Coaching émotionnel
Le coaching émotionnel est une forme de discipline qui vise à aider les enfants à reconnaître et à identifier leurs émotions (7).
Au cœur de cette théorie se trouve celle selon laquelle les parents et les enfants sont libres de ressentir n’importe quelle émotion. Vous ne dites pas à votre enfant qu’il doit ressentir une émotion particulière. Au contraire, il incombe aux parents d’observer leur enfant et de faire le lien entre son comportement et ses émotions.
Les parents sont alors censés établir un lien avec leur enfant, et ne pas ignorer le mauvais comportement. Ensuite, vous aidez votre enfant à étiqueter ses émotions et à faire équipe pour trouver des moyens de travailler avec ses sentiments.
Dans l’exemple « Ramasse tes jouets », vous dites à votre enfant que vous reconnaissez qu’il est contrarié par le nettoyage. Vous l’encouragez ensuite à partager ses sentiments avec vous avant de trouver une solution qui l’amènera à ramasser les jouets, mais qui sera également respectueuse de ses sentiments.
5. Discipline douce
La discipline douce repose sur la réorientation pour empêcher les enfants de se livrer à de mauvais comportements. Elle peut être particulièrement efficace avec les jeunes enfants qui ne sont pas encore assez âgés pour comprendre le concept d’actions et de conséquences.
La discipline douce est surtout utile en réponse à des moments de mauvais comportement. Si votre enfant piquait une colère au lieu de ranger ses jouets, vous pourriez transformer le rangement en un jeu.
L’idée est de briser le moment de mauvaise conduite, et de rediriger l’énergie de votre enfant dans une direction plus positive.
Les avantages de la discipline
La discipline favorise une relation plus positive avec votre enfant. Elle leur montre que le monde peut être un endroit juste, avec des règles cohérentes et appliquées avec justice. La discipline apprend également à votre enfant qu’il est responsable de son propre comportement et que toute conséquence négative est entièrement imputable à ses actes.
Comment discipliner et ne pas punir ?
Il peut être difficile de discipliner et de ne pas punir, surtout si vous avez été puni plutôt que de vous discipliner vous-même en tant qu’enfant.
Cependant, la discipline prend de nombreuses formes, et la manière de discipliner un enfant plus efficacement est un cheminement en constante évolution pour la plupart des parents. Personne n’est parfait, et même avec les meilleures intentions, une punition peut survenir dans le feu de l’action.
Alors, comment utiliser la discipline et non la punition ?
Soyez un modèle
L’adoption d’un bon comportement par votre enfant est un élément essentiel d’une discipline efficace (8). Si vous êtes incapable de vous comporter correctement, de suivre les règles, de contrôler ou de canaliser vos émotions et de faire de bons choix, comment pouvez-vous attendre la même chose de votre enfant ?
Vous devez non seulement montrer le bon exemple, mais aussi être honnête sur vos propres erreurs. Si vous « dérapez » et faites un mauvais choix de comportement, reconnaissez-le à votre enfant. Dites-lui que vous avez choisi la mauvaise voie.
Ensuite, expliquez-lui que vous auriez aimé avoir pris la bonne décision.
Un adulte qui est capable de reconnaître ses erreurs et de s’en excuser est un excellent modèle.
Utilisez une approche positive et un renforcement positif
Dans la mesure du possible, soulignez les bons comportements de votre enfant et félicitez-le pour avoir pris de bonnes décisions.
Au lieu de lui retirer quelque chose en guise de punition, donnez-lui quelque chose pour récompenser les aspects positifs. Cela peut être aussi simple que de rester debout une demi-heure de plus que d’habitude ou de faire une sortie spontanée au parc.
Essayez de ne pas lier ces renforcements positifs directement à une bonne chose, ou de vous abstenir d’un comportement ouvertement négatif.
Ne dites pas : « Tu ne t’es pas disputé avec ta soeur aujourd’hui. Bravo, allons au parc ».
Vous direz plutôt : « Je vois que vous et votre soeur vous êtes mieux entendues cette semaine. C’est agréable à voir. Et si on fêtait ça en allant au parc ? »
Soyez cohérent
On ne soulignera jamais assez l’importance de la cohérence. Un enfant qui est autorisé à faire quelque chose un jour ne devrait pas être discipliné pour avoir fait la même chose le lendemain.
Si les règles doivent être modifiées, expliquez à votre enfant que la règle a changé. Le cas échéant, expliquez-lui aussi pourquoi la règle a changé. Dites-lui ensuite ce qu’il est censé faire à la place et demandez-lui de vous expliquer tout cela pour vous montrer qu’il a compris.
Enfin, selon les raisons du changement, envisagez de lui donner un laissez-passer ou un avertissement dès la première infraction à une nouvelle règle ou à une règle modifiée. Cela est particulièrement utile si une chose qui a été établie depuis longtemps comme acceptable devient soudainement quelque chose qu’ils ne peuvent plus faire. Ils peuvent avoir besoin d’un peu de temps pour apprendre.
Comme indiqué dans cette vidéo, il est important que tous les soignants respectent le plan de discipline. Lorsque, par exemple, les parents, les baby-sitters et la famille élargie ont des attentes et des stratégies différentes, l’enfant reçoit des messages contradictoires et ne sait pas comment se comporter.
Réévaluer le caractère approprié de l’âge et les objectifs des parents
Votre approche doit être adaptée à l’âge de votre enfant. Il est donc normal de changer les choses au fur et à mesure que votre enfant grandit et que vos objectifs parentaux changent (9).
Vous pensez peut-être que jouer dans le jardin sans surveillance n’est pas approprié pour votre jeune enfant. Cependant, en vieillissant, vous vous rendrez peut-être compte que vous n’avez pas besoin d’être là pour surveiller son comportement.
Par conséquent, vous devrez peut-être apprendre à votre enfant qu’il ne peut pas aller dehors sans vous lorsqu’il est jeune. Ou peut-être qu’il n’a le droit d’aller que dans votre cour clôturée, mais pas sur le trottoir de votre cour avant ou de faire une promenade dans le quartier.
Discipliner un jeune enfant qui enfreint vos règles lorsqu’il est à l’extérieur de la maison peut être problématique. Il se peut qu’il n’ait pas la maturité nécessaire pour comprendre la différence. Cela peut nécessiter une plus grande vigilance de votre part.
Cependant, un enfant plus âgé sera capable de gérer la différence de règles concernant les sorties à l’extérieur, et il serait approprié de le discipliner s’il enfreint la règle à plusieurs reprises (10).
Opter pour la discipline chaque fois que cela est possible
Utiliser la discipline au lieu de la punition ne signifie pas donner libre cours à votre enfant et lui permettre de faire ce qu’il aime.
La discipline consiste plutôt à apprendre à votre enfant que, lorsqu’il fait le choix de se comporter d’une certaine manière, ces choix ont des conséquences. Il apprendra également qu’il est responsable de ces conséquences et que, s’il ne les aime pas, il ne doit pas faire de mauvais choix.
En favorisant une telle atmosphère dans votre foyer, vous donnez de l’autonomie à votre enfant. Cela les aide à devenir des adultes positifs, confiants et respectueux, qui assument la responsabilité de leurs actes.
La discipline, c’est aussi ça :
- Apprendre à votre enfant les compétences dont il a besoin pour gérer de nombreuses situations, ainsi que ses propres désirs, besoins et émotions.
- Donner l’exemple d’un bon comportement et de bons choix.
- Assurer une certaine cohérence afin que votre enfant sache clairement quelles sont les règles et le comportement qu’on attend de lui.
Grâce à cette approche, vous donnerez à votre enfant des compétences pour la vie.